La Cour de Piémont-Savoie
(XVIIe-XVIIIe siècle).
Pratiques et modèles
Andrea Merlotti
Palais royal de Venaria Reale
Une longue tradition historiographique a placé la cour de Savoie sous l’étroite influence de la cour de France ; selon les études les plus récentes, il semble, au contraire, qu’elle ait intégré plus d’un modèle. Le but de l’essai est d’offrir l’état de l’art sur ce problème, en créant un croisement entre les historiographies de différentes nationalités.
La raison n’est pas seulement due à une nécessaire comparaison internationale entre historiens (un but maintenant indispensable), mais à la nature même de l’objet de recherche : une cour dont les liens dynastiques et les modèles culturels ont été articulés, dans le cours des siècles, dans des directions variables. De fait, si au XVIIe siècle le rôle politique de premier plan exercé par des princesses françaises explique que cette cour ait pu apparaître comme une version réduite de la cour de France, la situation est bien différente au XVIIIe siècle.
Par exemple, et en particulier, les voyageurs français de passage à Turin y voient plutôt un modèle opposable à celui de Versailles.
Sur la longue durée, il n’est pas surprenant que Turin s’apparente ainsi à un creuset dans lequel viennent se mêler les pratiques et les modèles des grandes cours européennes : France, mais aussi Empire et Espagne, où les dynasties régnantes étaient liées par mariage aux souverains de Savoie.
Old historiography placed the court of Savoy under the strict influence of the court of France. According to the most recent studies, it seems, instead, that it had incorporated more than one model.
The aim of this essai is to provide state of the art on this issue, by creating a crossover between the historiographies of different nationalities.
The reason is not only due to the need for international comparison between historians (now an essential goal), but to the nature of the research object: a court whose dynastic ties and cultural models have been articulated, over the centuries, in variables directions.
In fact, if in the seventeenth century y political role exercised by French princesses explains that this court could appear as a smaller version of the court of France, the situation is quite different in the eighteenth century y.
For example (and especially) the French travelers to Turin saw it as an opposable model to that of Versailles.
Over the long term it is not strange that Turin was treated as a crucible in which were mixed together different models and practices from major European courts: France, but also Empire and Spain, where the ruling dynasties were related by marriage to the rulers of Savoy-Piedmont.