2013 -1

126ème année

p. 69

Le sacre des premiers évêques chinois
(28 octobre 1926),
Sources françaises et vaticanes

par Elisabeth DUFOURCQ

La réclamation du droit de préemption
de la France sur le Congo belge
au printemps 1960

par Vincent GENIN

La Maison-Blanche
face au conflit indo-pakistanais
de 1971

par Thomas CAVANNA

Santiago du Chili 1973 :
Trois mois insolites
dans la vie d’une ambassade

par Jean-Noël DE BOUILLANE DE LACOSTE

L’attitude du
Président Giscard d’Estaing
face à l’eurocommunisme,
1974-1981

par Frédéric HEURTEBIZE

 

L’attitude du Président
Giscard d’Estaing
face à l’eurocommunisme
1974-1981

par Frédéric HEURTEBIZE

 

Pour le président Valéry Giscard d’Estaing, l’eurocommunisme fut source d’inquiétudes, quoique de façon indirecte principalement.
Bien qu’il se revendiquât eurocommuniste, le PCF ne fut jamais sérieusement considéré comme tel car, contrairement à leurs camarades italiens, les communistes français étaient restés culturellement dépendants du modèle soviétique.
Aussi l’eurocommunisme était-il un non-problème pour Giscard en France, le véritable danger pour lui venant du Parti socialiste qui, en s’appuyant sur un PC désormais plus faible, pouvait arriver au pouvoir. C’est donc d’Italie que pointait la menace.

Dans la péninsule, le PCI, véritable promoteur du mouvement, rassemblait le tiers de l’électorat et appelait à un « compromis historique », à savoir une coalition PCI-Démocratie chrétienne.

En soi inquiétant pour les alliés de l’Italie, Américains en tête, ce projet suscita la crainte du président français qui voyait dans la possible entrée des communistes au gouvernement italien un fâcheux exemple pour la France.

abstract

French president Valéry Giscard d’Estaing was concerned about Eurocommunism, albeit indirectly so.
For all its efforts, the French Communist Party (PCF) was never regarded as eurocommunist because, unlike their Italian comrades, the French communists still hadn’t broken free from the Soviet cultural and political mold.
Although a non-issue per se in France, Eurocommunism was nonetheless held as a threat by the Élysée.
In Italy, the Italian CP – Eurocommunism’s foremost proponent – garnered one third of the vote and proposed a « historic compromise » with the ruling Christian Democrats, i.e. increasing cooperation leading up to a participation in the cabinet.

Italy’s allies, Washington above all, were most apprehensive about that possible advent, if only for strategic reasons.

If Giscard was concerned about this possible threat, he was also worried that Italy could set a dangerous precedent of communist participation in France where the socialist-communist union was gathering increasing votes at the polls.